L’histoire des Glières commence véritablement le 27 janvier 1944 à Londres, lorsque Winston Churchill prend la décision d’armer les maquis des Alpes du Nord. Et en premier lieu la Haute-Savoie. Une mission de reconnaissance interalliée à l’automne avait en effet confirmé la validité d’un tel projet au Plateau des Glières.
L’aviation alliée n’ayant pas encore neutralisé la Luftwaffe, les parachutages ne peuvent se faire normalement que de nuit, en période de pleine lune, ce qui permet aux pilotes de se repérer à vue. La première date prévue est le 9 février. Il faut donc monter prendre position sur le Plateau quelques jours avant : ce sera chose faite le 31 janvier.
L’ordre donné par Tom Morel de rallier le Plateau, est parfaitement clair : faire face à l’action des forces de police françaises et, pour cela, réceptionner d’abord les "parachutages importants" qui doivent permettre d’armer toute la région et de faire face à l’action des forces de police françaises.
Il n’a jamais été décidé de constituer un "réduit".
Cependant, à cause des tempêtes quasi continues, les parachutages attendus en février ne peuvent pas avoir lieu dans leur totalité. Il faut donc attendre le mois de mars et la pleine lune suivante (nuit du 10 au 11 mars) pour réceptionner le grand parachutage.
Après l’échec du gouvernement de Vichy, responsable revendiqué du maintien de l’ordre sur son territoire, à (selon le vocabulaire des occupants) "nettoyer les nids de terroristes” dans les plus brefs délais, la 157e division alpine de l’armée allemande prend position autour du Plateau.
Ne pouvant abandonner les armes parachutées, les maquisards veulent prouver aux Alliés et aux Français eux-mêmes que la Résistance armée, sur le territoire national, est une réalité qui doit être prise en compte. En ce printemps 1944, les maquisards des Glières sont les premiers à devoir relever ce défi. Ils en ont conscience : la radio de Londres, qu’ils écoutent sur les quelques petits postes parachutés, les en persuade. Maurice Schumann, porte-parole de la France Libre à la BBC, parle d’eux presque chaque jour.